Chaque jour, des milliers d’automobilistes franchissent les radars automatiques, souvent sans se douter que certains parmi eux recourent à des méthodes illégales pour protéger leurs points. Cette tendance inquiétante révèle un phénomène méconnu mais bien réel : l’usage d’astuces frauduleuses, dont la plus choquante consiste à désigner un proche décédé comme responsable d’une infraction pour éviter la perte de points sur son propre permis.
Alors que la machine administrative semble offrir une faille exploitée par plusieurs conducteurs en quête d’un subterfuge, cette fraude, nommée parfois « l’astuce du défunt », questionne non seulement l’éthique, mais aussi la solidité du système du Permis à Points.
Entre lenteurs bureaucratiques, réseaux clandestins et risques judiciaires, les multiples enjeux autour de cette pratique transcendent la simple infraction routière et s’inscrivent dans un débat plus large sur le respect du code de la route, la confiance des institutions et la sécurité collective.
Comment l’astuce du proche décédé est exploitée pour sauver ses points de permis
Dans le paysage complexe du contrôle routier, une spécificité administrative fait naître une faille propice aux abus. Il s’agit du décalage entre le décès officiel d’une personne et la mise à jour de cette information dans les bases gouvernementales liées au permis de conduire.
Ce délai, qui peut durer plusieurs semaines, offre une fenêtre pour que les titulaires d’un permis souhaitent détourner la sanction de points en désignant leur proche disparu comme conducteur lors d’une infraction relevée par radar. La procédure classique prévoit qu’en cas de contravention, le titulaire de la carte grise peut désigner le vrai conducteur. Certains exploitent alors la non prise en compte immédiate du décès pour indiquer ce nom, évitant ainsi la perte de leurs propres points.
Un exemple concret : Pierre, automobiliste avec un permis proche du retrait, a choisi de signaler que c’est son père défunt qui était au volant lors d’un excès de vitesse flashé par un radar automatique.
Cette tromperie se base sur une faille administrative. Les autorités envoient la contravention à Pierre, mais lorsqu’il dénonce un autre conducteur, la réponse écrite adressée aux services reste valide tant que le fichier des décès n’est pas synchronisé avec celui des permis. Ainsi, la sanction ne touche ni Pierre, ni son permis.
Ce stratagème, bien qu’audacieux, met en lumière une faiblesse du système qui pourrait être corrigée par un échange d’informations plus réactif, comme tentent de le faire certaines plateformes comme Permis Conseil ou Récup’Points qui incitent à des voies légales pour préserver ses points.
Le business caché des points de permis liés aux défunts et ses conséquences
Au-delà de la simple fraude individuelle, un marché noir inquiétant s’est développé sur Internet. Des plateformes clandestines proposent l’achat et la vente de points appartenant à des personnes décédées, faisant de ce procédé une véritable économie souterraine.
Les offres vont jusqu’à demander plusieurs centaines, voire plus de mille euros pour « céder » des points d’un permis lié à un défunt. Certains vendeurs fournissent toutes les informations nécessaires pour que l’acheteur déclare frauduleusement un proche disparu comme responsable.
Ce trafic virtuel illustre une escalade dramatique : l’usage de données personnelles de personnes décédées est détourné en faveur d’une immunité aux sanctions routières.
Par ailleurs, ce système peut s’accompagner de propositions plus risquées, comme le recours à des immatriculations à l’étranger pour brouiller les pistes. Ces astuces, bien qu’en apparence convaincantes, engendrent de lourdes conséquences non seulement juridiques, mais aussi morales.
Pour les conducteurs honnêtes, cette situation peut sembler incompréhensible; elle mine cependant la confiance dans les mécanismes du Permis à Points et porte atteinte à l’équité du code de la route.
Face aux révélations sur ces pratiques, les professionnels du droit, comme ceux de Avocats Road, alertent sur les dangers encourus par ceux qui succombent à ces tentations, rappelant la rigueur des peines appliquées en France.
Failles administratives et lenteurs : des causes majeures de cette fraude
Le facteur principal qui rend possible cette fraude réside dans les lenteurs des mises à jour administratives inhérentes à la gestion centralisée des bases de données.
Lorsqu’une personne décède, le délai avant que cette information apparaisse dans le fichier national des permis de conduire peut être suffisamment long pour que cette omission soit exploitée par les fraudeurs.
La simplicité de la procédure dénonciation permet à un titulaire d’un permis d’envoyer une lettre recommandée aux services compétents, déclarant un autre conducteur – parfois le défunt – comme responsable de l’infraction. La validation administrative de cette lettre reste effective dans l’intervalle précédant l’actualisation du statut du permis.
Des services tels qu’Antai Assistance s’efforcent progressivement à améliorer la rapidité des échanges de données, mais la complexité des infrastructures nationales constitue encore un frein majeur.
En 2025, plusieurs préfectures françaises peinent à harmoniser leurs données relatives aux décès, ce qui étire ces délais jusqu’à plusieurs semaines, créant ainsi un terrain fertile au phénomène dénoncé.
Ce défaut d’actualisation ne se limite pas aux permis : il produit aussi des impacts sur d’autres systèmes administratifs, comme en attestent les mesures récentes qui affectent la retraite de millions de Français. Par exemple, une baisse mensuelle de 134€ sur les pensions, encore à l’étude, illustre les retards et difficultés qui touchent la gestion des données personnelles dans divers secteurs.
Risques légaux et moraux liés à ce type de fraude sur le permis de conduire
Si cette méthode parait à certains comme une solution ingénieuse pour échapper à la pénalité, elle constitue une infraction grave au regard du droit français.
La matérialisation d’un faux, l’usage de documents frauduleux et la dénonciation mensongère sont passibles de sanctions sévères, pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Ce plafond atteint sept ans et 100 000 euros en cas de circonstances aggravantes, en plus d’amendes forfaitaires supplémentaires pouvant dépasser 1500 euros.
Ces peines illustrent la volonté des juges de combattre fermement ces pratiques, qui minent la crédibilité du Permis Malin et de dispositifs comme SOS Permis.
Sur le plan moral, la désignation d’un défunt pour éviter ses propres responsabilités témoigne d’un certain cynisme et d’une rupture avec l’esprit civique qui soutient la sécurité routière.
Cette attitude accrue soulève une réflexion profonde sur l’état de la société où, sous la pression d’enjeux financiers et personnels, le respect du code de la route et des institutions se dégrade, mettant indirectement en danger la vie d’autrui.
Par ailleurs, les seniors, souvent plus vulnérables face à ces complexités administratives, subissent également les impacts sur leur quotidien, situation qui vient d’être soulignée par la Fondation de France au travers des vols et arnaques qu’ils subissent chaque année.
Pour mieux comprendre l’étendue et les implications de cette fraude, il est utile de prendre en compte les démarches légales proposées par des spécialistes comme Maître Code ou AutoEasy, afin d’éviter toute sanction injustifiée et préserver ses points avec intégrité.