Une vague d’arnaques à la pompe à essence sévit actuellement en France, affectant particulièrement les automobilistes fréquentant les stations-service isolées et les aires d’autoroute en heures creuses. La méthode, savamment mise en scène par des escrocs, exploite la solidarité naturelle des conducteurs pour leur soutirer de l’argent à travers de fausses promesses de remboursement.
Ce stratagème a déjà piégé plus de mille victimes selon les informations communiquées par la Gendarmerie nationale, qui multiplie les appels à la vigilance alors que la circulation s’intensifie en ce printemps, notamment lors des traditionnels ponts du mois de mai.
S’appuyant sur une illusion de détresse authentique, les malfaiteurs profitent de moments où les stations TotalEnergies, Shell, BP, Avia, Esso, et autres enseignes comme Intermarché, Carrefour ou Leclerc sont moins fréquentées. Cette situation engendre une baisse de vigilance, facilitant ainsi la réussite de l’arnaque. La Police nationale et la Gendarmerie insistent sur la nécessité de rester prudent et de ne jamais accepter de faire un paiement pour un tiers inconnu, même si ce dernier semble sincèrement en difficulté.
Comment fonctionne l’arnaque à la pompe à essence ? Un stratagème bien huilé
L’arnaque à la pompe à essence repose sur un scénario maîtrisé faisant appel à l’empathie. Dans des stations désertes ou sur des aires d’autoroute, un individu simule une panne, souvent en évoquant l’oubli de sa carte bancaire. Parfois, il appuie son récit d’un appel téléphonique fictif en situation de stress, pour convaincre de l’urgence et de la sincérité de son appel à l’aide.
Cette personne demande alors à un automobiliste d’avancer les frais du plein pour elle, en promettant un remboursement immédiat en liquide ou en billets. Face à un semblant de détresse et à une histoire cohérente, de nombreux conducteurs acceptent spontanément d’aider. Cette offre généreuse est un piège.
La victime effectue la transaction, souvent sur une pompe automatique sans personnel, utilisant sa carte bancaire. En échange, l’escroc remet un billet censé représenter le montant dépensé. Dans l’urgence et la confiance, qui penserait à vérifier l’authenticité de ce billet ? Pourtant, la plupart du temps, il s’agit d’un faux quasiment indétectable, qui pose de sérieux problèmes si la victime tente de l’utiliser par la suite.
Ce modus operandi déjoue les réflexes élémentaires de sécurité, car la mise en scène est construite pour émouvoir et pousser à agir rapidement, sans recul. La proximité des enseignes bien connues telles que TotalEnergies ou Esso, réputées pour leur fiabilité, accentue encore le sentiment de confiance que les escrocs savent exploiter.
Les étapes clés de cette fraude : déroulement et pièges à éviter
La séquence de l’arnaque à la pompe est méthodique. Dans un premier temps, la victime est abordée de façon conviviale, avec des explications précises sur la panne et le problème bancaire. Cette interaction paraît sincère, amplifiée parfois par des détails réalistes, comme l’évocation d’un trajet précis ou d’une urgence à régler.
Ensuite, lorsque la victime procède au paiement via la pompe automatique, elle ne se doute pas de l’issue. L’escroc exprime sa gratitude et remet immédiatement un billet en guise de remboursement. Ce geste apparent d’honnêteté clôture la transaction aux yeux de la victime.
Le danger se révèle seulement par la suite, quand la victime essaie d’utiliser le billet chez un commerçant ou dans un magasin (souvent dans des enseignes connues telles qu’Intermarché, Carrefour ou Leclerc). Le billet est refusé, et parfois, la victime est accusée d’avoir tenté d’utiliser une fausse monnaie. Cela peut entraîner des ennuis judiciaires et des complications administratives.
Il est à noter que plusieurs victimes ont malencontreusement aggravé leur situation en tentant de remettre en circulation ces faux billets, ignorant qu’ils faisaient partie d’une escroquerie plus vaste. Cette technique sophistiquée est d’autant plus redoutable qu’elle mobilise la bonne foi de l’automobiliste.
Les forces de l’ordre, notamment la Police Nationale et la Gendarmerie nationale, insistent sur la nécessité d’une vérification systématique et d’une prudence accrue lorsque de telles situations se présentent, surtout dans les environnements où la surveillance est limitée, comme les pompes en libre-service la nuit.
Pourquoi ce type d’escroquerie est difficile à détecter ? Les enjeux psychologiques et matériels
Plusieurs facteurs concourent à la réussite de cette fraude. Le premier est l’aspect psychologique : la mise en scène consiste à susciter de l’empathie, à jouer sur l’image du conducteur en difficulté, voire à provoquer une certaine culpabilité chez celui qui pourrait refuser de venir en aide. Cette pression sociale diminue nettement la méfiance.
En outre, la qualité des faux billets remis est remarquable. Ces contrefaçons sont réalisées avec une précision telle qu’elles échappent à l’œil nu, même pour des commerçants habitués à manipuler régulièrement de l’argent. D’autant plus que la majorité des automobilistes ne prend pas le réflexe immédiat de contrôler soigneusement un billet de 20 ou 50 euros dans ce contexte.
Les escrocs bénéficient également de la progression du libre-service sans personnel, de plus en plus répandu dans les grandes stations, qu’il s’agisse des points TotalEnergies, Shell ou BP. Sans la présence d’un employé pour veiller au bon déroulement des paiements, les victimes deviennent plus vulnérables, et les fraudeurs se sentent plus à l’aise pour agir.
Enfin, l’effet de groupe et les distractions lors de trajets longs ou pendant les heures creuses contribuent à une vigilance amoindrie. Par exemple, pendant les ponts du mois de mai en 2025, nombreux sont les automobilistes qui subissent une certaine fatigue, et c’est précisément à ces périodes qu’on observe une augmentation importante des cas signalés.
L’alerte 2025 de la Gendarmerie nationale : conseils pour éviter l’arnaque à la pompe à essence
Face à cette recrudescence, la Gendarmerie nationale multiplie les mises en garde et recommande vivement aux conducteurs d’adopter une attitude prudente et réfléchie lorsqu’ils sont sollicités pour de l’aide financière en station ou sur les aires d’autoroute. Refuser poliment toute demande de paiement au profit d’une tierce personne est un conseil clé.
La vigilance doit être renforcée surtout lors des grands départs et retours, dans des stations comme celles des enseignes Avia, Esso ou Shell, particulièrement quand elles sont dépourvues de personnel à certaines heures. Prendre le temps d’observer, de ne pas céder à une pression sociale, et orienter tout conducteur en difficulté réelle vers les services d’assistance présents sur le réseau autoroutier limite considérablement les risques.
Par ailleurs, la gendarmerie engage la population à signaler immédiatement tout comportement suspect aux forces de l’ordre ou à la direction de la station-service. Cette collaboration est un levier important pour contrer ces manœuvres malhonnêtes.
