Le marché automobile voit une mutation profonde en cette année 2025, avec une catégorie de véhicules qui, autrefois prisée et courante, se fait de plus en plus rare sur les routes et dans les ventes. Qu’il s’agisse de voitures neuves ou d’occasion, certains modèles peinent à trouver acquéreur. Ces voitures, souvent connues sous l’appellation de coupés, s’effacent doucement du quotidien, bousculées par des facteurs économiques, réglementaires et technologiques.
Les constructeurs, confrontés à des contraintes croissantes en matière de normes environnementales et de pression fiscale, se recentrent sur des gammes plus rentables et mieux adaptées aux attentes actuelles. Parallèlement, les consommateurs privilégient l’usage pratique, limitant les achats impulsifs ou esthétiques au profit de voitures polyvalentes et économiques.
Cette tendance, ressentie aussi bien sur le marché du neuf que de la seconde main, redéfinit la nature même de cette catégorie de voitures qui glisse peu à peu vers un domaine plus exclusif, entre prestige, collection et passion. Le choix des acheteurs se révèle désormais plus stratégique et pragmatique, influant durablement sur les équilibres du secteur automobile.
Pourquoi les voitures coupés ont-elles disparu du quotidien des Français ?
Le retrait progressif des coupés traditionnels du marché automobile français résulte d’un ensemble complexe de facteurs. D’abord, l’évolution des normes environnementales impose aux constructeurs des défis majeurs, notamment en terme d’émissions polluantes et de consommation.
Les voitures à deux portes, souvent associées à des moteurs puissants, se retrouvent pénalisées par une fiscalité défavorable et un surcroît de coûts lié au respect de ces normes. Par ailleurs, les arbitrages industriels privilégient désormais des véhicules plus rentables et mieux adaptés à une clientèle large.
Les marques généralistes telles que Renault, Peugeot, Citroën, Dacia, Opel ou encore Ford voient leur offre de coupés se réduire drastiquement, certaines lignes disparaissant purement et simplement. Volkswagen et Toyota, malgré leur poids sur le marché, suivent également cette tendance.
Dans le même temps, l’attrait du grand public s’est éloigné des coupés, ces derniers étant perçus comme moins pratiques pour un usage quotidien, surtout dans des familles ou pour des trajets urbains fréquents. Le coût d’entretien, le prix des pièces de carrosserie devenues rares et parfois chères, ainsi qu’une visibilité parfois réduite sur le marché de l’occasion, notamment pour les modèles non estampillés prestige, freinent aussi les envies d’achat.
La Peugeot 406 Coupé illustre bien ce phénomène : malgré son charme et son statut de youngtimer entretenu par des passionnés, elle peine à être vendue rapidement. Sa mécanique, la traction avant, et la raréfaction des pièces spécifiques, en limitent la popularité. Cette dynamique marquée provoque une stagnation des stocks, montrant clairement un signal de désaffection.
La chute des ventes : un constat partagé entre voitures neuves et d’occasion
Le marché des coupés s’amenuise tant dans le secteur des voitures neuves que dans celui des véhicules d’occasion. On observe désormais que seuls les modèles des marques de luxe ou de prestige parviennent à maintenir un certain volume de vente et une stabilité sur la côte.
En 2024, les données montrent que l’Alpine A110 domine ce segment avec près de 2 700 immatriculations, suivie par des modèles comme la Ford Mustang et la BMW Série 4. La Porsche 911, icône de prestige, reste malgré tout un cas à part, avec un volume moindre mais une valeur stable sur le marché grâce à sa forte désirabilité.
Cependant, les coupés plus accessibles, comme ceux produits autrefois par Fiat ou Hyundai, voient leur part de marché se réduire drastiquement. Le problème s’étend aussi aux secondes mains, où revendre une voiture coupé non prestigieuse peut durer plusieurs semaines, voire des mois.
La dynamique se retrouve renforcée par la prise en compte des usages. Les acheteurs privilégient désormais des véhicules plus polyvalents aux possibilités de transport étendues. Cette tendance est soulignée dans diverses analyses de marché, dont celles publiées sur IntensAuto ou Automobile Magazine.
Les modèles de coupé généralistes voient ainsi leur cote diminuer, surtout lorsqu’ils ne disposent pas de moteurs « nobles » ou de mécaniques recherchées comme les VTEC Honda ou certains six cylindres BMW, qui sont aujourd’hui quasi indispensables pour maintenir l’intérêt des acheteurs avertis.
Les coupés électriques et la voie du prestige : un avenir incertain mais prometteur
Le segment des coupés thermiques subit une double peine. En plus de l’impact fiscal, le malus écologique lourd pèse sur leur coût global. Comme solution, certains constructeurs explorent la voie électrique pour redonner vie à ces modèles. Mais cette transition n’est pas sans défis.
L’émergence de coupés électriques tels que le MG Cyberster, qui se présente en modèle découvrable, illustre une tentative d’alliage entre esthétique et technologie moderne. Alpine prépare également sa version électrique de l’A110, cherchant à préserver le caractère sportif du coupé malgré des contraintes techniques imposées par la batterie.
Ces voitures haut de gamme et coupés sportifs bénéficient souvent d’une marge de manœuvre plus grande : leur clientèle est prête à absorber des prix plus élevés pour disposer à la fois d’un véhicule performant, agréable à conduire et respectueux des normes.
Néanmoins, le format même de la voiture coupé, qui repose sur la légèreté et l’agilité, se heurte aux batteries lourdes et encombrantes. Ce problème technique crée un défi durable pour les constructeurs qui souhaitent préserver la pure expérience de conduite assortie à ce style.
Les marques comme Audi, avec ses ambitions de relance de la TT, montrent que l’envie persiste, même si la diversité de l’offre a fortement diminué. Certaines icônes telles que la Ford Puma, l’Opel Tigra ou le Volkswagen Scirocco restent dans la mémoire collective, mais leur retour commercial demeure incertain.
Pour ceux qui s’intéressent au futur automobile et à la rareté de ces coupés, le lien vers Marché Automobile 2025 offre une analyse approfondie des tendances actuelles.
Ce que signifie ce déclin pour acheteurs, vendeurs et passionnés
Le déclin des coupés sur le marché courant n’égare pas totalement leur destinée, mais en redéfinit les contours. Pour les acheteurs, la prudence prime désormais : le choix se concentre sur le prestige, la rareté ou les modèles jouissant d’une bonne visibilité et de pièces facilement disponibles.
Le marché de l’occasion valorise davantage les voitures bien suivies et documentées. Les passionnés, tout en regrettant la disparition de certains modèles, s’adaptent en recherchant un équilibre entre désir et raison économique.
Il s’agit d’une évolution typique des cycles automobiles : la catégorie des coupés ne disparaît pas totalement, mais tend à se positionner dans une niche valorisée, qu’elle soit celle des voitures de collection, des sportives haut de gamme ou des nouveautés électriques exclusives.
Pour les vendeurs, cet état des lieux impose une stratégie différente, plus ciblée et souvent un engagement plus long. Certaines offres ont tendance à s’éterniser, obligeant à des ajustements de prix conséquents. La patience, la connaissance du produit et la passion restent des atouts majeurs, comme en témoignent les transactions toujours actives autour des Porsche 911 ou BMW Série 4.
Cette nouvelle donne pousse également à consulter des ressources variées pour mieux comprendre le marché et éviter les pièges. Par exemple, les particuliers et professionnels peuvent s’informer via des articles tels que CapCar ou des analyses récentes sur L’Argus.
Au-delà de l’aspect économique, le phénomène souligne aussi un changement sociétal : un public plus attentif à l’utilité, à l’écologie et à la rationalité de ses choix. Le coupé perd sa place dans le quotidien mais conserve tout son attrait dans des cercles spécifiques, où la passion pour l’automobile se conjugue avec des critères exigeants.